Photographie et texte : Noé Guibout
Le 9 décembre 2022, à l’initiative de la Marine nationale, se déroulait L’adieu aux armes de L’Alouette III sur la base aéronaval de Lanveoc-Poulmic. Présidé par le chef d’Etat-major de la Marine, L’Amiral Pierre Vandier, la cérémonie s’est déroulé dans une atmosphère solennelle et pleine de souvenirs. Après 60 années opérationnelles historiques, les dernières Alouettes III seront retirées du service actif. Le relais transmis à une flotte intermédiaire de Dauphin N3 et de six H160, en attendant la livraison des futurs Guépards Marine à compter de 2029. La cérémonie s’est traduite à travers un discours de L’Amiral Vandier suivis d’une démonstration aérienne constituée de 3 Alouettes III, 3 Dauphins N3 ainsi qu’une Alouette II.
Conçu par la société nationale de construction aéronautique, Sud-Aviation, L’alouette III SE 3160 avait pour vocation à remplacer son prédécesseur L’Alouette II. Ses performances étaient pour l’époque plus que remarquables : vols à plus de 5000 mètres d’altitude, un treuil capable de soulever jusqu’à 175 kg et emporter 750 kg à bord. Cette version améliorée entrera en production en 1961, initialement utilisé dans le secteur civil pour du transport ainsi que du sauvetage, la Marine nationale y voit assez rapidement un atout de poids, elle recevra ses premiers exemplaires en 1962. Le succès industriel de cet hélicoptère se fera en 1968, la version SA 316B constituera par la suite 32 des 49 Alouettes III de l’Aéronautique naval. La grande singularité de cette version réside dans son pilotage, en effet seulement un pilote est nécessaire pour manier cet appareil. Le treuil a été positionné à gauche de sorte que le pilote également positionné à gauche puisse le manier seul. Cependant la Marine attribuera tout de même un équipage de 2 pilotes et d’un opérateur par Alouette. Avec une capacité d’emport de 7 personnes pilote inclues ainsi que sa facilité de modulation, il était alors facile d’y loger deux civières en enlevant les sièges à l’arrière. Ses capacités ainsi que sa durabilité sont les preuves d’une redoutable fiabilité, à L’image du capitaine Morgan, pilote d’expérience avec 900 heures de vol à son actif, il décrit l’alouette III comme un hélicoptère d’exception à pilotage hydraulique sans assistance, le plaisir de piloter un hélicoptère qui est à la fois fiable et rustique.
L’Alouette III a été décliné en deux version, SA316 et SA319, tout au long de sa carrière il aura équipé un total de cinq unités de la Marine nationale : les escadrilles 22S et 23S, les flottilles 34F et 35F ainsi que le CEPA/10S. Ce qui fait de l’Alouette III un hélicoptère qui a sus se démarquer avec le temps c’est sa capacité à démultiplier son rôle, engagé en premier lieu dans les missions de lutte anti-sous-marine, cet hélicoptère fut le premier embarqué sur les frégates du type Tourville jusqu’à ce que le Lynx ne prenne la relève. Utilisé à bord du porte-avions, il jouait le rôle de sécurité pour les pilotes d’avion au catapultage et à l’appontage, il jouera ensuite durant des décennies à bord des navires et à terre comme hélicoptère école.
Tout au long de son service, l’Alouette III participera à un certain nombre de missions. Idéalement conçues pour le transport de matériels et de personnels, elles seront dès 1969 et ce jusqu’en 1975 déployés à bord des porte-avions Clemenceau et Foch pour assurer la sécurité des aéronefs lors des phases de catapultage et d’appontage. Une mission qu’elles poursuivront à bord du Charles de Gaulle. Les Alouettes III participeront jusqu’à la fin de leur carrière des missions de sauvetages en mer.
Ayant accompagné et marqué de nombreuses générations de marins du ciel, l’Alouette III laissera place à des machines plus récentes et plus adaptées aux besoins opérationnels. La flotte intermédiaire assurera les missions de l’Alouette III à terre comme en mer. C’est une Page de l’histoire de l’Aéronaval qui se tourne et le début d’une autre qui s’écrit…
Sud Aviation Alouette III Marine N°997
Sud aviation Alouette II Marine N°163
SA-365N1 Marine N°91
