Photographies/texte : Noé Guibout
Une histoire centenaire :
La première mise en service de la base aérienne de Nancy-Ochey date de septembre 1915, son utilisation sera principalement orientée dans le sens de l’effort de guerre au cours des deux conflits mondiaux. C’est en 1950 que de premiers travaux de modernisation ont commencé, cela a permis en 1961 l’accueil des tout premiers avions a réaction de la base de Nancy-Ochey, le Mystère IV. Le 12 janvier 1962, le terrain recevra l’appellation de « base aérienne 133, commandant Henry Jeandet », un pilote de chasse, as de la Seconde Guerre mondiale. C’est en 1967 que la 3ème escadre de chasse prendra place sur la base 133, elle mettra en œuvre des Mirage IIIE et quelque temps après un escadron sera équipé de jaguar. Leur implication sur les théâtres d’opération en Afrique sera majeure.
De nos jours, la base aérienne 133 de Nancy-Ochey accueille en son sein trois escadrons de chasse opérant sur Mirage 2000D et Mirage 2000B. On y retrouve l’escadron 1/3 « Navarre », 2/3 « Champagne », 3/3 « Ardennes » mais également l’escadron de soutien technique aéronautique 15.003 « Malzéville ». La base dispose d’un centre de simulation au Mirage 2000 qui forme et assure le maintien des compétences de l’ensemble du personnel navigant et moniteur simulateur de la base. En 1997, une nouvelle rénovation des infrastructures a été nécessaire. L’utilisation d’un avion « tout temps » a obligé l’armée de l’air et de l’espace à développer de nouvelles structures, comme par exemple le banc d’essais réacteur. Depuis 2005, la base aérienne a toujours eu ses Mirages 2000D engagés en opération extérieure. Hébergeant près d’un quart de l’aviation de chasse et de combat français, elle est la dernière base aérienne d’Alsace-Lorraine. Son insigne, qui superpose trois avions aux alérions de la Lorraine, illustre les liens tissés au cours des 100 ans d’existence commune. Depuis l’été 2022, après la fermeture de la base aérienne 115 d’Orange, un groupe de 7 Mirages 2000B vient poursuivre la formation des jeunes pilotes au sein de la base aérienne 133.
Un engagement permanent :
La base aérienne 133 compte aujourd’hui près de 1350 aviateurs dispersés à travers plus de 50 métiers. Ses missions sont tournées aux profits des intérêts de l’armée de l’air et de l’espace,
- Protection des espaces aériens.
- Intervention immédiate sous couvert de décisions de l’état-major des armées
Les capacités opérationnelles du Mirage 2000D confèrent un spectre d’attaque précise à l’armée de l’air, en effet c’est un avion de chasse moderne. Munis de deux places, il est doté d’une grande précision ( grâce à une navigation inertielle recalée GPS ), d’un système d’autoprotection et est également interopérable avec les alliés. Son état « Biplace » permet à son équipage, composé d’un pilote et d’un navigateur officier système d’arme ( NOSA ), de diviser la charge mentale afin de se concentrer pleinement sur la tâche qui lui a été conféré. Le Mirage 2000D est aujourd’hui utilisé pour des missions d’appui sol « Close air support », ainsi que pour des missions de tir missiles longues distances.
Son système de suivi de terrain lui confère une opérabilité de jour comme de nuit à très basse altitude, l’appareil peut évoluer dans ces conditions à près de 600 knts ( plus de 1000 km/h ), ce qui lui permet de passer sous la couche radar ennemie.
Équipé d’un système d’armes de dernière génération incluant des contre-mesures très perfectionnées, il est capable de tirer grâce à des coordonnées GPS mais peut également délivrer de l’armement longue distance avec une précision métrique. Cela reste permis grâce à l’emport de POD de désignation laser tel que THALIOS, développé par Thales, dans le but d’accroitre la précision des capacités offensives de l’avion.
Un nouveau centre de formation :
Jusqu’à l’été 2021, la formation des pilotes de Mirage 2000 se faisait sur la base aérienne 115 d’Orange. L’escadron du 2/5 « Île de France » y opérait grâce à une flotte de Mirage 2000C-RDI en charge de la permanence opérationnelle, ainsi que de Mirage 2000B permettant la formation des jeunes pilotes. Leur cursus permettait l’intégration directe à l’EC2/5 « Île de France » mais également l’escadron de transformation ECT4/3 « Argonne » afin d’évoluer sur Mirage 2000D. Le retrait de service du Mirage 2000C-RDI ainsi que la mise en sommeil de l’ECT4/3 « Argonne » a poussé l’État-major français à définir un nouveau centre de formation pour les futurs pilotes de Mirages 2000D. C’est durant l’été 2022 que la base aérienne 133 de Nancy-Ochey accueille un nouveau vecteur aérien pour la formation des pilotes. Les 7 Mirages 2000B se verront être rattachés à l’escadron 2/3 « Champagne », pour la poursuite de la formation.