Photographies : Maël Robin / Noé Guibout
Texte : Noé Guibout
La volonté d’une « Haute Intensité » :
Pour répondre à l’évolution d’un contexte international en déclin, l’état-major des armées a décidé des années avant la mise en pratique de cette exercice d’une remise en valeur de la haute intensité. ORION 23 fait partie d’un premier échelon du nouveau cycle d’exercice triennal. Le conflit ukrainien n’a pas directement altéré sur la mise en place direct de l’exercice. Cependant il a permis de réaffirmer la pertinence d’un tel exercice, où la haute intensité en est au cœur. L’objectif global est d’entrainer les armées française dans un cadre interarmées et multinational, selon un scénario réaliste et exigeant, de ce fait les trois composantes ( terre, air et mer ) ont été déployé de façon à joindre leur forces pour répondre pleinement aux contraintes. Cette exercice inédit est accompagné par un déploiement tout aussi inédit, sur le terrain : entraînement politico-militaire, manœuvres des corps d’armée (pour les états-majors), manœuvres amphibies, « task force » à deux porte-hélicoptères amphibie (PHA), commandée depuis la mer, appuyée par le groupe aéronaval. Entrée en premier depuis la métropole pour acquisition et maintien de la supériorité aérienne dans un espace contesté et manœuvre aérienne globale de conduite d’opérations aéroportées majeures. Chaque spectre d’action propose alors un nouveau vecteur d’attaque, chaque domaines et champs de conflictualité sont alors pris en compte, le but étant alors de dominer ces milieux ( guerre maritime, amphibie, terrestre, aérienne, informationnelle, cyber, fonds marins, extra-atmosphérique ). Au final ce ne sont pas loin de 2300 véhicules, 40 hélicoptères, 100 drones militaires, 30 bâtiments de guerres, 120 aéronefs ainsi que 20 capteurs spatiaux qui ont été réquisitionné pour ORION 23.
Un scénario réaliste :
L’exercice s’inspire d’un scénario développé par l’OTAN qui permet d’appréhender les différentes phases d’un conflit moderne. Bien qu’issu d’un narratif purement fictif, l’exercice n’en reste pas moins crédible. L’État Mercure souhaite rétablir son influence régionale sur l’État Arland. Pour ce faire, Mercure apporte un soutien matériel et financier à la milice Tantale, qui déstabilise le sud de Arland et déploie des forces importantes aux frontières et dans les approches maritimes, tout en employant des modes d’action dits « non cinétiques » (perturbations des systèmes de communication, désinformation...). L’État Arland se retrouve affaibli. Afin d’éviter toute dégradation de la situation, après une phase de planification (ORION Phase O1), la France déploie son échelon national d'urgence interarmées (ORION phase O2). S’ensuit une phase politico-militaire de gestion de crise d’ampleur (ORION phase O3) avant de décider de se déployer massivement au sein d’une coalition contre Mercure (ORION phase O4) dans le cadre d’une opération sous mandat ONU et OTAN. ( Etat-major des armées/France ).
Raid maritime et amphibie pour une reconquêtes terrestre :
Dans le cadre d'une contrainte opérationnelle, les forces armées arlandaises, simulées par les forces françaises, se sont vu attribuer la reconquête des espaces perdus aux mains de l'ennemi. Cette mission a pu être réalisée grâce à la succession de manœuvres mises en place dans le bassin méditerranéen. Dans un premier temps, il a été question d'acquérir la supériorité aéromaritime en Méditerranée occidentale, grâce notamment au déploiement du Groupement Aéronaval (GAN), qui permettra la neutralisation des capacités maritimes des forces de Mercure. Ce qui permettra, dans un second temps, d'accéder au littoral français et par la suite, de prendre la supériorité sur les troupes de Tantal, un ennemi majoritairement terrestre. L'objectif de cette seconde phase d'Orion est de saisir des zones stratégiques du littoral pour permettre une remontée en puissance des forces alliées, grâce à l'appui du soutien militaire mis en place par la suite.
Pour assurer la supériorité locale des forces arlandaises, un débarquement de petite envergure a eu lieu en Corse lors du début des manœuvres. Par la suite, le groupe amphibie a été scindé en deux parties. De plus, le Groupement Aéronaval, illustré par le porte-avions « Charles De Gaulle », était stationné dans le sud-est de la Méditerranée. Grâce à sa portée aérienne, il a pu contribuer à la destruction de frégates ennemies durant l'offensive menée par les forces alliées. Le débarquement a enfin eu lieu après l'obtention de la supériorité maritime ainsi que le regroupement des deux bâtiments amphibies au large de la ville de Sète.